vendredi 20 avril 2007

Nous sommes des étrangers à la technique

Nous voulons aller plus vite, faisons construire des voitures rapides, des autoroutes sécurisées, des avions. Nous voulons manger sûrement, faisons de la nourriture en masse, contrôlée, rapidement formée, uniformisée. Nous voulons être informé, achetons ordinateur, connexion internet, télévision, rapidité et encore uniformité.

Nous sommes aujourd'hui, dans les grandes villes complètement, partout ailleurs partiellement, entourés de tout ce vouloir, de tout ce que nous avons souhaité. La technologie est partout, il ne reste plus rien de l'oeuvre de la Nature, nous avons pris le contrôle, nous avons changé le monde.

Rien d'alarmant là-dedans, nous l'avons souhaité. Aucun de nous ne maîtrise ce devenir, nous le constatons avec étonnement, avec peur, souvent avec nostalgie. Les modifications sont rapides, semblent trop rapide pour nous autres les hommes, comme si nous n'y étions pas habitués, comme si nous étions gênés de tout ce qui nous entoure, pas à notre aise.

Un vietnamien travaillait dans le tourisme et faisait visiter à des occidentaux sur son bateau les beautés de son pays. Il disait regretter son passé, le temps de ses ancêtres. Il jugeait son travail satisfaisant, il gagne de l'argent, assez pour nourrir sa famille. Mais il se souvenait aussi de ses ancêtres, de ceux qui affrontaient les éléments de la Nature, la mer, les vents, qui luttaient pour survivre, ils les jugeaient plus nobles que lui, plus méritant.

Nous sommes tous comme cet homme, nous regrettons un certain passé, tout va trop vite pour nous, nos buts sont aujourd'hui futiles et sans gloire. Nous nous perdons dans ce monde sans le comprendre, la mondialisation, la technologie sont devenus nos maîtres, nous contrôlent, définissent ce que nous voulons faire. Avec tristesse, on le constate souvent, comme traversé par les siècles passés. Comme ce fleuve qui prend sa source dans les plus hautes montagnes, dans les glaces les plus pures, travail de la Nature sur des millions d'années. Ce fleuve qui suit son cours et se retrouve envahit de déchets, de tout le surplus technologique et qui finalement, après bien des hasards, se retrouve à déverser une eau salie, modifiée, appauvrie. Comme nous, ce fleuve subit l'oeuvre du temps, comme nous, il ne peut rien changer. Amèrement, il arrive dans l'océan gêné de s'être ainsi fourvoyé.

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